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gneurs, sans rien faire que ce qui leur plaisait.

Le fils du pêcheur eut envie de voir le monde, et il se mit à voyager pour son agrément. Un jour qu’il était à Paris, il entendit publier à son de caisse que le diable avait enlevé la fille du roi, et qu’il la retenait prisonnière dans une île de la mer. Le roi promettait de la marier à celui qui pourrait la délivrer et de lui donner aussi sa couronne.

Aussitôt le fils du pêcheur partit de Paris ; il s’en revint à Saint-Cast où il engagea deux bons matelots, puis il mit son bateau à la mer et partit pour aller délivrer la fille du roi.

Un des anciens amoureux de la princesse apprit qu’un pêcheur était parti dans un petit bateau pour tenter l’aventure ; il entra dans une grande colère, car il voulait aussi délivrer la fille du roi. Il arma un gros vaisseau, engagea les meilleurs marins de la flotte, et quitta le port, en jurant que s’il rencontrait le pêcheur et ses deux matelots, il les coulerait bas. Comme son navire marchait rondement,