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si abondant, que la mer en était, comme on dit, salée ; ils en prirent autant qu’ils purent en charger leur bateau, puis ils remirent à la voile pour revenir à leur havre. Mais tout-à-coup, le vent fraîchit et la mer devint houleuse ; ils prirent deux ris dans leur voile, puis trois, enfin comme le mât craquait, et qu’il n’y avait plus moyen de porter de toile, ils amenèrent leur voile, et jetèrent leur grappin ; mais il ne mordit pas le fond, et le petit bateau s’en alla à la dérive comme une bouée.

— Qu’allons-nous devenir ? disait le vieux pêcheur. S’il ne calmit pas, bientôt nous serons dans une mauvaise passe.

— Ah ! disait le fils, qui avait peur, nous allons nous noyer ; mais ajouta-t-il, voici un grand bateau qui vient droit sur nous ; peut-être va-t-il nous secourir.

Ils virent en effet un grand bateau, chargé de monde, qui arrivait sur eux ; mais loin de pouvoir porter secours au canot, il avait lui-même besoin d’assistance, car il était prêt