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Décampe découpa son âne en morceaux et monta sur le dos du vieil aigle qui partit aussitôt dans les airs. Ils passèrent au-dessus des villes, des forêts des rivières et des mers ; souvent la bête criait : couac ! et Décampe lui donnait un peu de son âne ; mais la route était si longue que l’aigle avala le dernier morceau au moment où on arrivait en vue de la capitale des Montagnes d’Or. Le vieil aigle cria encore : couac ! et Décampe, qui avait peur de tomber dans la mer, coupa un morceau de ses fesses et le donna à l’oiseau, qui, d’un dernier coup d’aile, le transporta aux portes de la ville.

En y entrant, il vit que tout se préparait pour les noces de la princesse, et il se présenta au palais, en demandant si on ne pouvait lui trouver de l’occupation pour ce jour-là. On le mit à casser du bois pour la cuisine, et, comme il voyait passer la princesse au bras de son fiancé, il dit assez haut :

— En voilà un qui ne la mérite pas tant que moi !