— Couac ! couac ! non, non.
— Qui est-ce qui manque encore ?
— Couac ! le vieil aigle ! le vieil aigle ! couac ! il est plus fort que nous tous ensemble.
Bientôt le vieil aigle arriva ; les autres oiseaux lui avaient gardé un peu de nourriture ; mais il n’en fit qu’une bouchée et s’écria :
— J’ai faim !
— D’où viens-tu, vieil aigle ? lui demanda Décampe.
— De la capitale des Montagnes d’Or ; c’est là qu’il y a à manger ! la fille du roi doit se marier demain ; par toute la ville on ne voit que bœufs éventrés, que moutons tués, que volailles à qui on a tordu le cou.
— Ah ! vieil aigle, toi qui es si fort, est-ce que tu ne pourrais pas m’y porter ? dit Décampe.
— Non, répondit l’aigle, je suis trop vieux maintenant, et je n’en ai plus la force.
— Si tu veux me porter, dit Décampe, je vais couper mon petit âne en morceaux, et je te donnerai à manger tout le long de la route.