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— Mon garçon, dit le recteur, vous pouvez vous retirer ; vous ne ferez pas votre communion cette année.

Le petit gars s’en alla en pleurant, et quand il arriva auprès de chez lui, il n’osait rentrer. Sa mère, qui le voyait tourner autour de la maison, lui dit :

— Mais tu as bien pleuré, mon pauvre Chéo ? — car à Plédéliac, on appelle Chéo tous ceux qui se nomment ailleurs Cho, ou, si vous aimez mieux, François.

— Ah ! oui, répondit-il ; M. le recteur m’a dit que je ne ferais pas ma communion.

— Pourquoi donc, mon pauvre Chéo ?

— Parce que je ne savais pas que bon Dieu était mort ; vous auriez dû me le dire.

— Bonne foi de conscience, répondit la bonne femme ; je n’en savais rien non plus.

Et à l’instant elle se rendit au presbytère.

— C’est comme cela, M. le recteur, dit-elle, que vous avez dit à mon gars Chéo qu’il ne ferait pas sa communion ? Depuis qu’il est chez nous, il ne fait que braire (pleurer).

— Quel Chéo ? demanda le recteur.