Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.




Décampe alla loin, bien loin, encore plus loin que je ne dis, et il marcha longtemps sans rien voir. Un jour il aperçut un château suspendu en l’air avec des chaînes d’or ; il s’en approcha et vit sur le balcon une petite chèvre verte qui se promenait.

— Ah ! s’écria-t-il, la gentille petite chèvre !

— Je ne suis point une chèvre, répondit une voix douce, je suis la princesse des Montagnes d’Or, mais j’ai été emmorphosée, et je suis gardée ici par trois démons.

— Ah ! ma princesse, dit Décampe, je vais vous délivrer.

— Bien des gens l’ont essayé, mais ils y ont perdu la vie, et maintenant je ne veux plus être cause de la mort de personne.

— Moi, répondit Décampe, je n’ai pas peur de mourir, je suis un vieux soldat, je m’appelle Décampe, et je n’ai jamais tremblé.