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tête ; mais quand ils virent qu’il n’y avait rien dedans, ils le jetèrent dans un puits, et vinrent raconter à leur cousine ce qu’ils avaient fait. Celle-ci, qui avait plus de finesse dans son petit doigt que les deux diots réunis, ramassa l’argent, et, pensant que la gendarmerie viendrait savoir ce qu’était devenu le bonhomme, elle le tira du puits et y jeta un vieux bouc qui venait de crever.

Les petits-enfants du vieux bonhomme ne le voyant pas revenir, s’informèrent de lui de tous côtés, et ils dirent aux deux diots :

— Vous n’avez pas vu notre grand-père ?

— Si, il était à relever un talus.

— Ne l’avez-vous pas vu depuis ?

— Si, nous l’avons tué pour lui prendre un trésor qu’il avait dans la tête ; mais il n’avait rien, le vieil avare, et nous l’avons jeté dans notre puits.

Les petits-enfants du bonhomme vinrent avec les gendarmes à la maison de la cousine, et demandèrent aux deux diots de leur montrer le puits.