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— Prête-moi un de tes enfants ; j’irai chercher le mien, et nous verrons si nous ne trouvons pas la bonne femme qui t’a rendu si riche.

— Prends deux de mes enfants, répondit le père ; tu n’auras pas la peine d’aller chercher le tien.

L’avare se mit en route avec ses deux neveux, qui avaient repris leurs guenilles ; ils sautaient et gambadaient le long de la route, et lui, il faisait mine de pleurer.

En arrivant à la croix, il vit la vieille Margot la Fée, qui lui fit les mêmes questions qu’à son frère, et il y répondit pareillement. Alors elle lui donna aussi une baguette, en lui disant de tuer sa génisse, de l’écorcher, et de lui couper les quatre pieds. « À chaque coup de baguette que vous frapperez dessus, un de vos souhaits sera accompli ; mais choisissez bien : vous n’avez que quatre souhaits à faire. »

L’avare ne songea pas à remercier la fée, et il se hâta de retourner chez lui ; il raconta à sa femme que, lui aussi, il avait la baguette de la fée, et qu’il allait être aussi riche que son frère.