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— Par la vertu de ma petite baguette, que j’aie toujours du linge pour ma famille et pour moi, et une table toujours bien servie.

Tout cela arrivait à mesure qu’il parlait, et, ce soir-là on soupa mieux chez le jardinier que chez son bourgeois.

Le lendemain, il se dit « Maintenant que me voilà riche, il faut que j’invite mon frère à venir manger avec moi aujourd’hui. »

Il envoya un de ses enfants chez son frère qui demeurait à quelque distance. L’enfant lui dit :

— Mon oncle, papa vous invite à venir dîner chez lui aujourd’hui.

— Que me veut-il, ton père ? demanda l’oncle.

— Je n’en sais rien, répondit l’enfant.

L’oncle, qui était avare comme un chien, et qui pensait que son frère voulait lui emprunter quelque chose, lui répliqua :

— Dis à ton père que je n’ai pas le temps aujourd’hui.

L’enfant vint raconter à son père que son