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Et aussitôt il partit. Quand il fut avec les fées, celle qui l’avait guéri lui demanda s’il voulait se marier avec elle.

— Volontiers, dit Mignette.

Mais comme Mignette était déjà vieux, et qu’il avait été baptisé, les fées chauffèrent leur four, et quand il fut bien chaud, elles y jetèrent le bonhomme. Lorsqu’il fut réduit en cendres, une des fées prit les cendres et les ayant pétries, fit un joli petit bonhomme qu’elle alla coucher dans un lit, et au bout d’une demi-heure Mignette, qui avait passé par le feu, ressuscita, et il était tout jeune et joli garçon.

Et comme il n’était plus baptisé, il se maria avec la fée et il vécut heureux avec sa femme et les autres bonnes dames.

La pêcheuse à qui la fée avait donné la baguette de vertu et le pain qui ne diminue point, se garda bien de bavarder. Aussi elle vécut heureuse jusqu’à la fin de ses jours.


(Conté en 1881, par Toussainte Quémat, de Saint-Cast, âgée de 78 ans.)