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parole de punir, et les paroles de roi ne se cassent point.

Cependant, quand sa colère fut calmée, ses conseillers lui représentèrent que ces deux princes étaient les seuls héritiers du royaume, et que l’intérêt même de l’État exigeait qu’ils ne fussent pas mis à mort. Mais tout ce qu’on put obtenir du roi, c’est qu’un seul des deux coupables subirait la peine, et il décida que le sort désignerait celui qui porterait sa tête sur l’échafaud, pour dégager la parole royale.

Il fit préparer deux chambres dans son château : l’une était ornée des meubles les plus somptueux, et d’un dais sous lequel on voyait le trône ; l’autre était tendue de noir, et au milieu étaient le billot avec la hache de l’exécuteur et la chasse pour recevoir le corps de celui qui devait mourir.

Le roi fit écrire deux billets, portant écrit le sort de ceux qui les tireraient : l’aîné, qui fut appelé le premier, prit un des papiers ; on y lisait le mot « Royauté », et le plus jeune