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d’aller se faire pendre ailleurs. Elle prit le bras, et le mit dans le plat, puis elle tua un petit cochon et mit également son cœur à côté de l’œil et du bras.

Quand les trois docteurs furent de retour, ils prirent chacun la partie de sa personne qui avait été enlevée, et la remirent en place, puis ils s’en allèrent à leurs affaires.

À quelque temps de là, ils se trouvèrent tous les trois réunis et se mirent à causer.

— Et ton cœur ? demanda l’un d’eux à celui qui avait enlevé le sien.

— Ah ! dit-il, je ne sais ce qu’il a ; il n’a envie que de manger des ordures. Et ton bras ?

— Mon bras ? il me fait bien de la honte, car il veut prendre tout ce qu’il touche. Et ton œil ?

— Il ne voit pas le jour ; mais la nuit il voit à travers les murailles.

Ils finirent par découvrir ce que la servante avait fait. Ils lui coupèrent un bras et le mirent à la place de celui du voleur. Un