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— Attendez un moment, dit une voix rude ; je vais vous ouvrir.

Il entendit un grand bruit, puis la porte s’ouvrit : il vit l’homme de la cabane, qui tenait à la main la barre de la porte, et elle était de la grosseur d’un homme. Il entra tout de même, en se disant qu’il était tombé de mal en pis.

En regardant autour de lui, il vit dans la cheminée des bras suspendus au milieu des andouilles, et, dans une marmite qui bouillait sur le feu, des pieds d’hommes et des morceaux de chair humaine ; il eut peur et se dirigea vers la porte en disant qu’il avait un pressant besoin. Mais il ne put soulever la barre et l’homme lui dit :

— Il n’est pas nécessaire de sortir ; allez là-bas parmi les moutons.

Dans le bas de la maison, il y avait un troupeau de huit moutons, grands comme des poulains. Le jeune homme vint auprès du foyer, et, pour ne pas avoir l’air d’avoir peur, il se mit à fumer sa pipe. Alors le maître de