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et le brûler. Aussitôt la princesse serait délivrée de son mal. Le roi a promis de la donner en mariage à celui qui pourrait la guérir.

Les trois animaux s’en allèrent, chacun de son côté, après s’être donné rendez-vous pour l’année suivante au pied du même arbre.

Le soldat, bien content, remplit son mouchoir de feuilles de l’arbre, et se mit en route pour aller dans les différents pays dont les sorciers avaient parlé. Il arriva dans celui où tant de gens ne voyaient pas ; il entra dans une maison et dit :

— On m’a assuré que dans ce pays-ci la plupart des hommes ne voyaient pas ; est-ce vrai ?

— C’est bien vrai, mon jeune homme, lui répondit-on.

— Eh bien ! moi j’ai des feuilles qui font voir.

Dès qu’on sut que le soldat avait de ces feuilles, chacun les lui acheta bien cher, et dans ce pays tout le monde voyait.

Il se mit en route pour le pays où il n’y