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mangea, et elle mit le reste sur son lit. Tous les matins, en se levant, elle en coupait un petit morceau et le mangeait.

— Ma foi, dit le domestique, puisque ma maîtresse mange de cette couleuvre, et qu’elle ne meurt pas, il faut que j’en goûte aussi moi.

Un matin que la fée n’était pas à la maison, il mangea un peu de la couleuvre, et alla garder ses bestiaux comme d’habitude. Mais il fut bien surpris de comprendre ce que les oiseaux disaient. Il y en avait un qui était perché sur un chêne, et qui disait aux autres :

— Ce vieillard n’est pas dégourdi, de garder tous les jours les bestiaux de la fée qui est si riche. Si j’étais à sa place, j’irais à son trésor qui est placé au-dessous de sa grotte, je prendrais une bonne charge d’écus, et la vieille ne s’en apercevrait pas.

Le vieillard voulut alors prendre de l’argent dans le trésor de la vieille Margot ; mais, comme il allait entrer dans sa grotte, elle se présenta devant lui et lui dit :