Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à parler dès l’âge de huit jours, dit à sa nourrice :

— Mon père et ma mère ne sont jamais venus me voir ; mais il faut qu’ils viennent aujourd’hui, car voici l’heure où je vais mourir.

La nourrice alla prévenir le roi et la reine, qui arrivèrent aussitôt, et ils eurent presque peur en voyant combien leur fille était laide, et en l’entendant parler comme une grande personne.

— Dans trois jours, dit-elle au roi, je serai morte : vous me ferez porter dans le cimetière. Mais je puis revenir à la vie, non plus laide et noire comme maintenant, mais aussi jolie que ma mère. Pour cela il faudra que vous veniez au cimetière trois nuits de suite, ou que vous y envoyiez quelqu’un qui ne connaisse pas la peur, car je serai effroyable quand je sortirai de la tombe, après qu’on aura frappé du pied dessus par trois fois. S’il ne peut se sauver à temps, je le mangerai. Il faudra que la même personne vienne trois