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à grimper dans la mâture, et il avait largué le petit hunier avant que les autres matelots fussent à la moitié du mât. Quand ils virent le rat se débrouiller comme un fin marin, ils comprirent que ce n’était pas un véritable rat, et ils le traitèrent mieux qu’un mousse ordinaire.

Lorsque le navire fut en mer, le capitaine demanda au rat s’il savait gouverner.

— Non, capitaine ; jamais je n’ai mis la barre dans mes mains ; mais je voudrais bien apprendre.

— Viens, je vais te montrer.

Le mousse alla à la barre, et quand le capitaine lui eut montré comment il fallait s’y prendre, il gouvernait aussi bien que n’importe quel matelot.

Tous les matins il se levait de bonne heure, et tenait toujours les repas préparés à l’heure ; aussi chacun à bord l’aimait comme la prunelle de ses yeux.

— C’est dommage, disait le capitaine au second, que ce pauvre mousse soit ainsi emmorphosé, car il est vraiment gentil.