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une superbe tabatière. Lors de leur rencontre, ils se volèrent réciproquement ces deux objets, d’une façon si adroite qu’aucun d’eux ne s’en aperçut sur le moment. Ils s’étaient remis en route depuis quelque temps, lorsque le Français, ayant besoin de savoir l’heure, s’aperçut que sa montre avait disparu ; il se dit que seul, le filou de Madrid était capable de voler aussi subtilement, et il retourna sur ses pas. L’Espagnol, ayant eu envie de priser, ne trouva plus sa tabatière, et pensa aussi que seul le filou de Paris avait pu la lui enlever ; il rebroussa chemin lui aussi, et peu après les deux rivaux se rencontrèrent, nouèrent connaissance et se firent de grands compliments sur leur habileté.

Il fut décidé qu’ils viendraient tous deux à Paris, et ils allèrent loger chez la sœur du Français. Ils parcoururent ensemble la capitale, à la recherche de bons tours : un matin ils résolurent d’aller voler le trésor du roi. Ils s’introduisirent dans le palais au moyen des gouttières, et ils arrivèrent dans la tour où le