— C’est demain que nous signons l’écrit ; ainsi il ne faudra pas vous absenter.
Voilà le diable bien content : il alla se coucher, pour être levé de bonne heure le lendemain. Dès le matin, il entra dans la cabine du capitaine et lui dit :
— Hé bien ! c’est à présent qu’il faut signer.
— Laissez-moi dormir ; il n’est pas encore jour ; c’est tantôt que nous signerons.
Dès la pointe du jour, le missionnaire arriva, apportant ses ornements sacerdotaux. Il dit au capitaine :
— Je commencerai ma messe à neuf heures : en attendant, je me cacherai quelque part, et, quand le diable viendra pour vous faire signer, je me montrerai et je le chasserai.
Le diable, qui ne savait pas qu’il y avait un prêtre à bord, vint dire au capitaine :
— C’est à présent que vous allez signer !
— Signer quoi ! s’écria le missionnaire en sortant de sa cachette.
— Cela ne vous regarde pas.