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— Je t’ai amené en effet, dit le bonhomme, mais tu te souviens de ce que tu as promis.

— Oui, j’ai dit : si le diable voulait me faire aborder à cette île, je me donnerais à lui.

— Hé bien ! il faut signer un écrit où tu reconnaîtras que tu m’appartiens.

— Je signerai quand je serai de retour à Saint-Malo, et vous ne serez pas longtemps à m’y remorquer, car vous avez un vaisseau qui marche bien.

— C’est vrai ; mais avant que mon vaisseau ait bougé d’ici, il y aura longtemps que vous serez rendu à Saint-Malo ; car il met sept ans à virer de bord. Mais fais charger ton navire, je monterai à ton bord, et je te conduirai.

Le capitaine et ses matelots débarquèrent dans l’île ; on n’y voyait ni maison, ni arbre, ni herbe, rien que des pièces d’or ; ils chargèrent le navire, et le lendemain ils se mirent en route pour Saint-Malo, après avoir embarqué le vieux, vieux bonhomme qui commandait le vaisseau noir.