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à Saint-Cast vers 1880, ne sont probablement pas encore complètement oubliés.

La partie française des Côtes-du-Nord conserve plus d’originalité que l’Ille-et-Vilaine : elle a plus longtemps parlé la langue bretonne, elle a peu de villes, peu de commerce ; ce n’est qu’à une époque assez moderne quelle a été pourvue de bonnes routes, et jusqu’à ces trente dernières années, la population, en grande majorité rurale, y est restée très fixe. Les versions des contes qui lui sont communs avec l’Ille-et-Vilaine sont en général plus complètes et d’une meilleure forme, parce que l’on y conte davantage, et avec moins de scepticisme, la population y étant bien plus illettrée ; on trouve même dans les Côtes-du-Nord deux groupes légendaires particuliers qui, il y a une vingtaine d’années, étaient encore bien conservés ; toutes les grottes du littoral étaient la demeure de fées qui n’avaient disparu qu’à une époque récente, et encore on n’était pas bien sûr qu’il n’en fût pas resté quelques-unes[1], et

  1. Contes de la Haute-Bretagne, n. 4, 10, 22 ; Littérature orale de la Haute-Bretagne, n, 1-3, Contes des paysans et