Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tard pour reculer. Le vaisseau noir vint ranger le navire du capitaine Jean, qui, à côté de lui, paraissait gros comme une coque de noix, et un bonhomme vieux, vieux comme tout, qui semblait avoir plus de cent ans, se tenait à la barre. Il cria :

— Jean, envoie ta bosse[1] et je vais te remorquer à l’île couverte d’or. N’aie pas peur, je suis venu pour te rendre service.

Un des matelots envoya une chaîne à bord du vaisseau noir, et en trois heures on arriva à l’île couverte d’or. Le vieux, vieux bonhomme, donna un coup de sifflet, et aussitôt les navires qui gardaient l’île se hâtèrent de lever l’ancre, et se mirent à fuir, toutes voiles dehors.

— Hé bien ! Jean, dit le vieux, vieux bonhomme qui gouvernait à bord du vaisseau noir, tu peux maintenant accoster la terre et faire ton chargement. Es-tu content ?

— Oui, oui, répondit le capitaine, et je vous remercie de m’avoir amené !

  1. Ton amarre.