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depuis que le monde est monde, il n’y eut jamais un meilleur équipage.

Le navire fit route pour l’Inde, et les matelots étaient heureux à bord : ils mangeaient à l’arrière, comme les officiers, et avaient du vin et du café autant qu’ils en désiraient : aussi ils aimaient bien leur capitaine et pour lui plaire ils auraient traversé l’eau et le feu.

Ils arrivèrent dans l’Inde et firent un chargement de thé et de café, qu’ils amenèrent à Saint-Malo. Jean gagna beaucoup d’argent avec sa cargaison, et son père était bien content d’avoir pour fils un capitaine aussi habile. Le capitaine Jean fit encore beaucoup d’autres voyages, et en peu d’années il eut gagné assez pour vivre de ses rentes.

Mais il n’aimait pas à rester à terre, et il était aussi porté pour l’intérêt de ses hommes que pour le sien. Pendant qu’il était dans l’Inde, il avait entendu parler d’une île de la mer, qui était couverte d’or, comme les autres sont couvertes de terre ordinaire ; celui qui