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il ne se réveilla point, et au matin la jeune fille, le cœur bien gros, retourna travailler à sa lingerie.

Lorsqu’arriva le soir, la demoiselle vint encore pour lui apporter de la lumière ; mais la branche de laurier d’or était posée au milieu de la chambre et l’on y voyait comme en plein jour.

— Ah ! dit la demoiselle, j’étais venue pour vous apporter de la lumière, car il se fait tard ; mais vous n’en avez pas besoin, puisque votre beau laurier d’or éclaire mieux que vingt lampes. Je n’en ai jamais vu un pareil ; vendez-le moi ; je vous le paierai un bon prix.

— Non, répondit la jeune fille, mon laurier d’or n’est point à vendre ; mais je vous le donnerai pour rien, si vous voulez me laisser passer une nuit dans la chambre de votre fiancé.

La demoiselle fit plus de difficultés que la veille ; mais la branche d’or était si belle, que plus elle la regardait, plus elle avait envie de l’avoir, et elle finit par céder au désir de la