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du département, correspondant à peu près à l’ancien diocèse de Rennes, a, en effet, depuis plus de mille ans, comme la Normandie, le Maine et l’Anjou, qui le bordent à l’est, une culture française ; dès le neuvième siècle, alors que presque tout l’ancien diocèse de Dol et celui de Saint-Malo, colonisés par les émigrants venus de la Grande-Bretagne, se servaient encore d’un idiome celtique, la limite linguistique passait à l’ouest de Rennes, vers les confins de l’arrondissement actuel de Montfort, alors du diocèse de Saint-Malo, et au sud-ouest, dans l’arrondissement de Redon, elle laissait en pays roman le canton de Bain[1]. Cette région centrale de l’Ille-et-Vilaine, qui a une grande ville, et est depuis longtemps mieux cultivée, plus commerçante et mieux sillonnée de routes que le reste de la Bretagne, est précisément à peu près la seule où l’on se soit occupé sérieusement de contes populaires.

  1. Voir les Prolégomènes du Cartulaire de Redon, par Aurélien de Courson, p. XI, et ma carte linguistique de la Bretagne, dans la Langue bretonne, limites et statistiques, Paris, Leroux, 1886, in-8o (tirage à part de la Revue d’Ethnographie.)