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Il se remit en route, et quand la jeune fille sentit qu’il approchait, elle se transforma en rose et son compagnon en rosier. Le Sarrasin en passant par là dit : « Voilà un joli rosier et une rose qui sent bon. »

Le soir, il rentra à la maison, et dit à sa femme qu’il n’avait vu qu’un rosier et une belle rose.

— Vieil imbécile ! s’écria-t-elle, c’étaient eux. Vite, donne-moi le cheval ; je parie bien que je les trouverai !

Comme elle arrivait près d’eux, ils étaient sur le bord de la mer. La fille se changea en cane et le prince en canard. La sorcière de fée voulut les attraper ; mais elle se noya avec son cheval.

La cane et le canard continuèrent à nager sur la mer, et quand ils furent arrivés au pays du prince, ils reprirent leur forme naturelle.

Le jeune homme demanda alors à la fille du Sarrasin de le laisser aller voir ses parents ; elle y consentit, mais elle lui dit que, s’il embrassait une femme, il perdrait le souvenir