Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce qu’elle ait dix-huit ans accomplis, la fée aura le pouvoir de lui faire du mal.

Ils arrivèrent à la cabane, et le bûcheron offrit à son hôte de manger un morceau ; à peine étaient-ils entrés qu’ils virent dans l’aire une souris grise qui trottinait en faisant : Kuit ! kuit !

— Voici la méchante fée, dit l’homme — c’était le fils du roi ; — elle s’apprête à nous jouer de mauvais tours ; jetez-lui un morceau de lard ; si elle mord dedans, elle ne pourra plus nous nuire.

Le bûcheron laissa tomber tout doucement à terre un petit morceau de lard ; la souris grise tourna trois fois autour en disant : Kuit ! kuit ! elle le mordit, aussitôt il se forma autour d’elle une petite tente qui l’enveloppa. Le fils du roi la ferma avec un cadenas, et il en remit la clé au bûcheron, en lui recommandant de mettre la petite tente en lieu sûr et de ne jamais l’ouvrir.