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pour y passer la nuit. Quand le soleil fut couché, comme il faisait clair de lune, il vit venir de son côté trois géants : l’un portait un chaudron, le second un sac de farine, et le troisième une cruche pleine d’eau, et ils s’arrêtèrent justement au pied de l’arbre où se trouvait le garçon. Ils déposèrent leur fardeau, puis l’un d’eux alla chercher du bois mort dans la forêt ; l’autre alla ramasser de grosses pierres, et le troisième se mit à démêler la farine dans le chaudron et à l’arroser avec l’eau de la cruche. Quand les deux autres revinrent, ils posèrent le chaudron sur les grosses pierres et allumèrent dessous un grand feu.

Quand leur bouillie fut cuite, ils se mirent à manger ; le garçon lança une flèche si adroitement qu’elle atteignit l’oreille d’un des géants ; celui-ci crut que son camarade l’avait pincé et il lui dit :

— Pourquoi me pinces-tu ainsi sans raison, moi qui ne t’ai rien fait ? Et il lui donna un soufflet ; mais comme il allait se remettre à