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— Je garde les vaches des fées, répondait-elle.

— Les vaches des fées ? où sont-elles donc ! on ne les voit point.

Ils en riaient, et pensaient qu’elle était devenue innocente. Mais elle continuait à garder son troupeau, et tous les jours à l’heure des repas les fées lui apportaient à manger.




Un soir, la belle dame de la houle vint elle-même chercher les vaches et elle dit à la petite pâtoure :

— Serais-tu contente d’être la marraine de mon enfant ?

— Ah ! oui, Madame, répondit la jeune fille.

— N’en parle à personne, pas même à ta mère : si tu bavardais, je ne t’apporterais plus à manger ici ; je t’avertirai quand il faudra venir.

La petite fille se garda bien de dire à ses parents qu’elle avait vu la fée, et elle continua à aller aux champs comme de cou-