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Une grosse vague vint prendre le tonneau, et le posa à sec sur le rivage auprès de la ville. Les gens qui se promenaient disaient :

— Voilà un tonneau que la mer vient d’apporter, il est sans doute vide.

— Non, non, criait le mousse ; il y a quelqu’un dedans, prenez garde de me faire du mal.

On alla chercher les autorités de la ville, et quand le tonneau fut défoncé, ils en firent sortir le petit garçon et lui demandèrent qui l’avait mis là, et il le leur raconta :

— Vous voyez bien ce grand navire qui vient d’entrer ? c’est un pirate. Le capitaine et les matelots m’ont mis dans ce tonneau parce qu’ils avaient peur que je ne dise qu’ils ont assassiné l’équipage d’un vaisseau et pillé les bijoux, l’or et les riches marchandises qu’il contenait.

On alla fouiller le navire, et comme on y trouva les marchandises volées, les hommes qui étaient à bord furent condamnés à mort par la justice.

Dans la ville tout le monde criait au miracle, et on ne s’entretenait que de l’aventure du petit mousse. Le roi en entendit parler. Il avait deux filles ; mais des fées qui demeuraient sous son Louvre les avaient enlevées, et personne ne pouvait les délivrer. Il se dit : « Si ce petit garçon pouvait arriver jusqu’à mes filles ! aucun navire n’a pu en approcher à cause des bêtes féroces. Il faut qu’il vienne me parler. »

On fut chercher le mousse, et le roi lui dit :

— J’ai deux filles qui ont été enlevées par des fées qui voulaient