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— Avec votre permission, dit Jean en s’adressant à celui qui paraissait le maître, j’irai voir si je puis y dormir cette nuit. Je ne sais encore ce que c’est que la peur, et je pense que je ne l’apprendrai pas cette fois-ci. Mais prêtez-moi un des grands sabres que je vois accrochés à la muraille, afin que je puisse me défendre si je suis attaqué.




Jean entra dans le château, et après avoir parcouru beaucoup de pièces sans voir personne, il arriva à une cuisine où il y avait une table de chêne couverte de pains, d’écuelles, de plats et d’assiettes. Le manteau de la cheminée était à la mode d’autrefois, et une douzaine de personnes auraient pu s’y chauffer à l’aise ; sur le feu il vit une marmite qui bouillait et une casserole où cuisait de la viande.

Il prit le morceau de pain et se mit à le découper en menues tranches qu’il plaça dans une écuelle : au moment où il soulevait le couvercle de la marmite pour tremper sa soupe, il entendit une voix rude qui disait :