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il se trouvait dans une forêt ; mais il s’éleva un orage terrible, la pluie tombait à torrents, le vent soufflait, un éclair n’attendait pas l’autre ; il se cacha dans le creux d’un rocher, mourant de peur. Le vent était si violent qu’il déracinait les arbres ; il y en eut un qui tomba auprès de lui, et un nid de fauvettes, qui était construit sur une branche, roula par terre avec les petits qui étaient dedans et n’avaient pas encore de plumes ; le père et la mère volaient autour d’eux en poussant de petits cris, et ils essayaient en vain de leur porter secours.

Point-du-Jour en eut pitié et se dit :

— Voilà de pauvres petits oisillons qui sont perdus s’ils restent par terre ; leurs parents les abandonneront, et ils seront mangés par les éperviers.

Il sortit de son rocher, et, avec un peu de ficelle qu’il avait dans sa poche, il refit le nid de son mieux, puis il ramassa les petits, les essuya et les mit tout doucement dans leur nid. Les deux fauvettes étaient si contentes, qu’en signe de joie, elles venaient se frotter contre sa figure comme si elles avaient voulu l’embrasser. Il monta dans un arbre et plaça le nid entre deux branches où il était bien caché.