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un regard à la princesse ; quand il fut un peu éloigné du château il frappa avec sa baguette sur le bois d’un échalier en souhaitant qu’il fût transformé en une charrette légère, ce qui s’accomplit à la minute. Il aperçut dans le haut d’un châtaignier deux écureuils qui grignotaient des châtaignes ; il donna deux coups sur le tronc de l’arbre et désira deux chevaux avec leur harnais et tout ce qu’il fallait pour les conduire. Les deux écureuils descendirent et, quand ils arrivèrent auprès de la charrette, c’étaient deux beaux chevaux roux bien harnachés, et il se hâta de les atteler.




Il monta dans la charrette que les chevaux se mirent à traîner d’un pas rapide, sans qu’il eût besoin de se servir du fouet, car ils obéissaient à la voix.

Le premier homme qu’il rencontra essayait de changer de place une église qu’il trouvait trop rapprochée d’une bouse de vache ; il suait à grosses gouttes, mais il était déjà parvenu à déranger l’énorme édifice. Le jeune gars l’invita poliment à monter dans sa charrette, et il accepta son offre sans se faire prier.

Un peu plus loin, le pâtour vit un homme couché par terre, et qui approchait l’oreille du sol comme pour écouter.

— Que fais-tu là ? lui demanda-t-il.

— J’entends l’avoine qui lève.