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À l’instant, il sentit le château remuer ; et il le vit passer au-dessus des grandes forêts et des vastes mers qu’il traversait en un clin d’œil. Enfin, il le vit s’arrêter au milieu d’un pays où, aussi loin que l’œil pouvait porter, on n’apercevait âme qui vive.

En revenant de la chasse avec son beau-père, le jeune pêcheur arriva sur un tertre d’où il pensait qu’il apercevrait son château mais il fut bien surpris de ne plus le voir. Il tâta ses poches et vit qu’il avait oublié sa tabatière. Le roi, voyant que le château avait disparu, entra dans une grande colère, et il jura sa parole de roi que, si avant deux mois son gendre ne lui ramenait pas la princesse, il le ferait écarteler par quatre chevaux.

Le pêcheur était bien triste ; mais il pensa que ses beaux-frères pourraient lui aider, et il se mit en route pour aller les voir. Il commença par aller trouver le roi des Poissons ; en entrant au palais, il embrassa sa sœur qui était heureuse comme une princesse qu’elle était, et, ayant raconté son malheur à son beau-frère, il lui demanda s’il n’avait pas entendu parler d’un château suspendu au ciel par quatre chaînes d’or.

— Non, répondit le roi des Poissons, je n’en ai point eu connaissance ; mais attends, je pense que dans un instant je pourrai te dire où il est.

Il plongea dans la mer, et il assembla tous ses sujets, depuis la baleine jusqu’à la puce de mer, et il leur demanda s’ils n’avaient point vu un château suspendu par quatre chaînés d’or ; mais ils déclarèrent tous que c’était la première fois qu’ils en entendaient parler. Comme le roi finissait de les interroger, il vit arriver un vieux