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Pierre-Joseph terrassa son camarade, et il fut convenu qu’il pourrait seul faire la cour à la princesse.

Ils descendirent une seconde fois le panier, qui bientôt remonta apportant une dame plus belle que la première ; ils se battirent encore pour elle, et cette fois ce fut Pierre-Marie qui resta vainqueur.

Alors, malgré les prières des princesses, ils laissèrent là le panier et s’en allèrent dans la cabane, en les emmenant avec eux.

Le capitaine, ne voyant plus redescendre le panier, cria de toutes ses forces et agita la clochette ; mais ce fut inutile, et il resta seul dans le souterrain avec la troisième princesse. Il était bien chagrin de se voir abandonné ; mais il se souvint d’avoir vu le nain remonter facilement jusqu’au haut du puits.

— Il faut, pensa-t-il, que je l’attrape et que je lui demande son secret pour monter sans échelle. ;

Il se mit à sa recherche et, l’ayant aperçu qui passait sur un pont, il courut après lui et l’atteignit.

— Ah ! lui dit le petit bonhomme, tes compagnons t’ont laissé ici : je pensais bien que cela arriverait.

— Hélas ! répondit-il, ils m’ont abandonné ; enseigne-moi ton secret pour remonter.

— Non, non, tu ne le sauras jamais.

— Je vais te tuer, si tu ne veux pas me l’enseigner.

— Non, cria le nain, jamais je ne te dirai comment je fais pour aller là-haut ; mais je vais prendre mon livre et appeler les oiseaux : il y en aura sans doute qui seront assez forts pour te ramener à l’endroit d’où tu es parti.