Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rachait les chênes, de rester à la maison, et en allant à la chasse avec le capitaine, Pierre-Joseph pensait que son camarade serait attrapé tout comme lui.

Pierre-Marie faisait cuire un ragoût ; il vit aussi la porte s’ouvrir et le petit homme haut de trois pouces entrer en grelottant et en criant :

— Hou hou hou ! que j’ai froid.

— Chauffe-toi dans le foyer, petit bout d’homme, répondit-il.




Pendant que le marin avait le dos tourné, le nain prit un morceau de bois, avec lequel il mêlait le ragoût en y jetant des poignées de cendres, et la casserole ne tarda pas à déborder.

À cette vue Pierre-Marie s’approcha tout en colère, mais au moment où il levait la main sur le nain, celui-ci se mit à le battre, et après l’avoir tout meurtri, il le fourra derrière la porte.

Cependant le capitaine avait comme la veille fait bonne chasse, et son matelot manquait toujours le gibier. À midi, il regarda à sa montre et dit :

— Tiens, l’heure est passée et on n’entend pas la cloche. Voilà qui est singulier.