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Pendant un an, ils ne revirent plus la Sirène : leur bourse diminuait cependant, et plus elle devenait légère, plus ils pensaient à la Sirène. Souvent ils allaient au bord de la mer, prêtant l’oreille et espérant entendre sa voix.

Un jour, ils l’entendirent de loin qui chantait ; ils accoururent aussitôt sur le rivage, et furent bien joyeux de la voir se glisser sur les flots : partout où elle avait passé, la mer brillait comme un rayon de soleil.

Quand elle fut à une petite distance, le sabotier lui dit :

— Ma Sirène, je suis bien content de vous revoir ; si vous voulez, vous pouvez me rendre grand service, car je n’ai plus ni pain ni argent.

— Je vais, répondit la Sirène, vous donner de quoi remplir de nouveau votre bourse.




Après avoir dit ces mots, elle déplia ses nageoires, et, battant l’eau autour d’elle, elle envoya au rivage un flot d’or et d’argent.

— Avec cela, dit-elle, tu achèteras ce dont tu auras besoin ; mais