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Ils remercièrent la Sirène qui s’éloigna en chantant, puis ils remplirent leurs poches d’or, et retournèrent à leur cabane, bien contents.

Quand les vingt-quatre heures furent écoulées, Olérie et son mari revinrent au bord de la mer pour chercher les habits que la Sirène leur avait promis. Ils l’entendirent au loin qui chantait, et bientôt ils la virent glisser sur les flots et s’approcher d’eux en continuant son chant doux et mélodieux. Elle frappa l’eau de ses nageoires : une grosse vague vint déferler sur la grève, et se retira, laissant aux pieds du sabotier un coffre bien fermé et de grande taille.




La Sirène sauta ensuite sur l’eau par trois fois, puis elle dit au sabotier :

— Tu trouveras dans ce coffre ce que je t’avais promis ; au revoir, toi qui as été bon pour moi ! Quand tu auras besoin de poisson, n’oublie pas ce rivage.

Ils emportèrent le coffre chez eux : il contenait de bons habits faits à leur taille, et toutes les fois qu’eux ou leurs enfants avaient envie de pêcher du poisson, ils allaient au bord de la mer, et, en peu d’instants, ils faisaient une pêche abondante.