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Il courut bien vite à la cabane où son père travaillait :

— Ah ! papa, lui dit-il, viens donc voir ! il y a dans l’anse du Port-au-Moulin un poisson plus beau que tous ceux que j’ai vus : il chante, et il brille comme de l’or.




— Comme du feu, papa, ajouta la petite fille qui l’avait vu aussi.

Le sabotier et sa femme se hâtèrent de suivre leurs enfants ; mais quand ils arrivèrent au rivage, la Sirène avait disparu ; ils ne virent rien sur la mer, et n’entendirent point de chant.

— Ce n’était rien, dit la mère, les enfants auront rêvé tout cela.

Mais le sabotier n’était pas aussi incrédule que sa femme ; le lendemain, il dit aux enfants :

— Retournez au bord de l’eau et regardez bien si le beau poisson qui chante se montrera encore.

Le petit garçon sortit, mais dès qu’il eut fait quelques pas en dehors de la cabane, il y rentra en s’écriant :

— Ah ! papa, le beau poisson est revenu, on l’entend chanter d’ici.

Quand ils furent sortis de la cabane, ils entendirent dans le loin-