Page:Sébillot - Contes de terre et de mer.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils se réjouissaient de leur belle récolte, et pensaient qu’ils pourraient se mettre à l’aise en la vendant ; mais il vint un grand coup de vent de Norouâs qui enleva le lin, le jeta sur le haut des arbres et l’éparpilla dans la mer.

Quand le bonhomme vit que sa récolte était perdue, il commença à jurer après le vent, prit son bâton à marotte, et se mit en route pour aller tuer le maudit Norouâs qui avait gâté son lin. Il emporta avec lui de quoi manger deux ou trois jours, mais son voyage fut plus long qu’il ne pensait et il mourait de faim par les chemins. Un soir, il arriva à un hôtel, et dit à l’hôtesse :




— Je n’ai pas le sou ; par charité, donnez-moi un morceau de pain, et laissez-moi coucher dans un coin de l’écurie.