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Le voilà qui continue sa route avec les autres ; en arrivant à l’assemblée, ils rencontrèrent une marchande de fruits et ils lui achetèrent des noix qu’ils se mirent à manger. Jean en ouvrit une avec son couteau, et quand il eut tiré ce qu’il y avait dans la coque, il la jeta.




— Que fais-tu ? dit la marchande ; tu jettes ta coque de noix ?

— Oui, répondit-il ; j’ai mangé ce qu’il y avait dedans et elle n’est plus bonne à rien.

— Ramasse-la, dit la marchande, tu pourras lui commander ce que tu voudras, quand même ce serait d’être invisible.

Jean mit la coque de noix dans sa poche, et il continua à se promener dans l’assemblée avec ses camarades. Ils s’amusèrent de leur mieux ; mais pour s’en revenir chez eux, il fallait traverser une rivière ; pendant qu’ils étaient à se divertir, elle avait débordé et était devenue comme un lac. Ils s’arrêtèrent sur le bord, bien embarrassés comment la traverser.

Jean pensa tout à coup à sa coque de noix.

— Il faut, se dit-il, que je sache si la marchande s’est moquée de moi : Coque de noix, deviens un beau navire, et envoie un canot pour nous passer tous.