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— Qui êtes-vous ?

— Le gendre du roi, et je veux ma femme.




Le roi, très en colère, ordonna de couler le navire, et assembla de nombreux soldats ; mais à chaque coup que les soldats du roi voulaient tirer, ils éternuaient violemment et ne pouvaient ajuster. Le fils du pilote passa à travers la troupe sans éprouver aucun mal, et arriva jusqu’au roi qu’il tua d’un coup d’épée.

Il retrouva ensuite sa femme, et en signe de réjouissance ils firent une belle noce : il y avait des barriques de vin à tous les coins de rues, des cochons rôtis qui couraient par les rues avec la fourchette sur le dos, du poivre et du sel dans les oreilles et la moutarde sous la queue, et qui voulait en coupait un morceau.

J’étais chargé de faire la sauce, mais j’eus la sottise d’y goûter et l’on me mit dehors ; alors je m’en allai par sur le pont de Gouédi[1], et voilà le conte fini.


Conté en 1879 au château de la Saudraie, par Joseph André, de Tréby, couturier et chantre.




  1. Le pont de Gouédi ou Gouédic est un des ponts de Saint-Brieuc.