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Elle lui donna encore du pain et de la viande, et l’avertit des dangers qu’il devait trouver sur son chemin.

Il remercia la fée de son mieux, et en suivant la boule, il arriva dans une forêt. Il y marchait depuis une heure quand il aperçut un lion couché dans le sentier ; plus loin était un ours, et derrière lui un léopard. La boule passa sur les bêtes qui s’éveillèrent en grondant. Il donna au lion la moitié de son pain, le reste à l’ours, et sa viande au léopard, et ils le laissèrent passer.

La bonne femme Margot lui avait dit qu’au milieu de la forêt, il aurait vu un château vers le soir, avec un feu allumé, une table servie et des lumières, mais qu’il n’apercevrait aucun habitant.

La boule entra dans la cour, monta le perron, et devant elle la porte s’ouvrit : il entra à sa suite et se chauffa, puis il se mit à table, et vit une main qui lui servait à boire et à manger. Il alla ensuite se coucher dans un bon lit, et le lendemain matin, quand il s’éveilla, son déjeuner était prêt.

Quand il fut sur le point de partir, il vit des jeunes filles habillées de blanc qui se mirent sur son passage.

— Voulez-vous danser ? dit la première.

— Non, répondit-il d’un ton ferme, car la bonne femme Margot l’avait prévenu de tout ce qu’il avait à faire.

— Dansez un peu avec moi, dit la seconde.

— Non.

— Voulez-vous venir danser ? demanda la troisième.

— Non, répondit-il doucement.

En s’en allant, la troisième jeune fille laissa tomber dans l’escalier une de ses pantoufles de verre ; il la ramassa, et la demoiselle se retourna en disant :