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femme pendant le voyage, en lui disant que s’il avait le malheur de violer son serment, il le saurait et l’en punirait durement.

Voilà la princesse et son mari qui s’embarquent, et qui arrivent en peu de temps devant Boulogne ; le vaisseau salua le port en tirant vingt et un coups de canon, et quand la douane vint à bord on dit aux employés que le prince et la princesse de Naz venaient pour se promener en France. Ils quittèrent le navire montés sur un petit sloop en argent, et quand ils débarquèrent, ils trouvèrent sur le port le préfet, le maire et les autorités qui venaient les recevoir et leur offrir pour les loger les plus beaux appartements de la ville.




Pendant que le mari de la princesse était entouré de ce brillant cortège, il aperçut auprès d’un vieux mur un homme âgé, vêtu d’une vareuse usée et rapiécée, et il reconnut son père. Aussitôt, il quitta sa belle compagnie et vint demander au vieillard des nouvelles de sa santé. Le pilote fut bien surpris de voir un homme vêtu de soie et couvert de diamants, s’informer de la santé d’un pauvre homme comme lui.