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qu’au cou dans un bain d’huile bouillante, puis elles la portèrent dans sa chambre et la soignèrent de leur mieux.

Cette fois elle fut longtemps à se guérir : un jour qu’elle était seule, elle entendit un frôlement, et elle vit paraître devant elle le Serpent vert, plus maigre encore que d’habitude.

— Je suis bien malade, lui dit-il, mais si vous vouliez m’épouser, je guérirais.

Crépuscule aimait bien le Serpent vert, mais elle ne pouvait se décider à le prendre pour mari.

Tous les jours il venait la voir et lui demandait si elle consentait à l’épouser ; mais tous les jours elle refusait.

Il finit par ne plus venir, car il était trop malade pour se traîner jusqu’au château. Alors Crépuscule, qui était guérie, se décida à retourner au bord de la pièce d’eau, malgré les menaces que la Chatte blanche lui avait faites. Elle vit son pauvre Serpent vert qui était mourant et pouvait à peine remuer ; elle eut tant de pitié de le trouver en cet état qu’elle lui dit :

— Je vous épouserai quand vous voudrez, si cela peut vous guérir.

Aussitôt le Serpent vert cessa d’être malade ; Crépuscule revint au château, tremblant d’être punie ; mais quand la Chatte blanche la vit, elle ne lui adressa pas même un reproche.

La Chatte blanche ordonna aux petites Coudées de tout préparer pour la noce. Il y en avait des centaines, hommes et femmes, dans le château de cristal, et elles s’y employèrent de leur mieux.

On invita beaucoup de monde, des rois et des reines et parmi