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déshabillèrent la pauvre Crépuscule, et la mirent dans un bain de lait bouillant qui la cuisit bien fort ; mais elles ne l’y laissèrent pas longtemps, et quand elle en fut retirée, elles la soignèrent de leur mieux et elle ne tarda pas à être guérie.

Crépuscule avait de nouveau promis à la Chatte blanche de ne plus retourner à l’étang ; mais malgré elle, elle pensait souvent au Serpent vert ; un jour que la Chatte blanche n’était pas au château, elle ne put résister à l’envie de le revoir, et elle alla sur le bord de la pièce d’eau.




Elle vit le Serpent vert qui était étendu sur l’herbe ; il avait bien maigri, et il lui dit d’une voix dolente :

— Belle princesse, je croyais que vous m’aviez abandonné, et j’en avais bien du chagrin.

— Non, répondit Crépuscule, je pensais souvent à vous, mais j’ai été si punie de vous avoir vu que je n’osais revenir.

Elle s’oublia encore à causer avec le serpent, et quand elle rentra au château, la Chatte blanche se présenta devant elle, et lui dit d’une voix irritée :

— Vous m’avez encore désobéi, malgré vos promesses ; cette fois-ci vous allez être plongée dans de l’huile bouillante.

Les petites Coudées déshabillèrent Crépuscule et la mirent jus-