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contes de la haute-bretagne.

chanta une fois puis deux, et à la troisième fois le jour vint sans qu’on eût été le chercher.

— Ah ! disait les gens de la maison, voilà une petite bête bien commode ; vendez-nous la bête qui apporte le jour, nous n’aurons plus besoin de sortir pour le prendre dans nos sacs. Combien en voulez-vous ?

— Huit cents francs.

— Donnez-nous-la pour sept cent cinquante.

— Tenez, la voilà.

Ils donnèrent le coq, et s’en retournèrent bien contents. Puis ils se dirent :

— Nous sommes frères et nous allons partager par parts égales.

Ils se marièrent tous les trois avec de belles femmes, et ils furent heureux toute leur vie, et s’ils ne sont pas morts ils vivent encore.

(Conté en 1880 par Suzon Ledy, d’Ercé, âgée de 70 ans.)

IX

BELLE-ÉTOILE[1]

Il y avait une fois une femme qui avait trois enfants, deux petits garçons et une fille qui s’appelait Belle-Étoile.

Il y avait aussi une vieille bonne femme qui demeurait dans une petite maison à côté, et elle voulait les envoyer tous les trois voir les trois merveilles : l’Eau qui danse, la Pomme qui chante et l’Oiseau de vérité.

Un jour un des fils dit à sa mère :

— Maman, je voudrais bien aller voir les trois Merveilles.

Il se mît en route, emportant une cage pour apporter l’oiseau. Mais, quand il fut à l’endroit où était l’oiseau, il s’endormit, et pendant son sommeil, un petit oiseau vint lui passer une plume sous le nez, et aussitôt il fut changé en dindon.

Sa mère ne le voyant pas revenir envoya son autre fils à sa re­cherche, et la vieille femme qui demeurait à côté était bien con-

  1. Voir la livraison de septembre 1892.