dormir chez nous : dès que la nuit est venue, il vient des petites bêtes qui rongent tout et viennent même mordre ceux qui sont couchés.
— Nous n’avons pas peur, répondit celui qui avait le chat, donnez-nous une chambre.
Ils menèrent les frères dans une chambre, et bientôt il y vint tant de rats et de souris qu’on ne voyait plus le plancher ; mais le chat se précipita sur eux et en étrangla plus de mille. Les frères dormirent tranquilles et le lendemain quand les gens de la maison vinrent, ils leur dirent :
— Voyez si ma petite bête a produit de l’effet.
— Ah ! oui, dit le maître ; il m’en faudrait bien un comme cela ; voulez-vous nous la vendre ?
— Non, j’aime mieux la garder.
— Si, vendez-nous-la ; quel est votre prix ?
— Sept cents francs.
— Non, c’est trop cher. Donnez-nous-la pour six cents.
— Non.
— Tenez, voilà sept cents francs, laissez-nous la bête.
Celui qui avait le chat était bien content, et il disait à ses frères :
— Nous comptions être obligés de chercher notre pain ; regardez comme notre petit héritage nous rapporte.
Ils allèrent plus loin, et au soir ils entrèrent dans une maison où ils demandèrent à coucher.
— Nous voulons bien, leur répondit-on ; mais cette nuit il faudra lever avec les autres pour aller chercher le jour dans un sac.
— Ah ! dit celui qui avait le coq, j’ai là une petite bête qui fait venir le jour ; quand il a chanté trois fois, le jour arrive ; vous n’aurez pas besoin de vous déranger pour aller le chercher dans un sac.
Les trois frères se couchèrent, et leur coq était à côté d’eux. Il