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DE L EPIGRAMME 1 I I 4 derniers (i) : ainsy deus en restent a asseoir, dont le cinquième symbolise en ryme platte avec le quart, et le siziéme avec le settiéme pareillement, comme tu peus voir en ce dizain pris de la Délie de Scéve, 5 et en tous les autres dont ell’ est pleine (2) :

Amour plouroit, voire si tendrement, 

Qu’a larmoier il esmut vu maistresse, Qui avec luy pleurant amèrement Se distillait en larmes de destresse : IO Alors l’enfant d’une esponge les presse, Et les reçoit : et sans vers moy se faindre, Voicy, dit-il, pour ton ardeur estaindre : Et ce disant l’esponge me tendit :

 Mais la cuidant a mon besoin estraindre, 
En lieu d'humeur flammes elle rendit. 

Le unzain se fait régulièrement en ajoutant au neu- fième vers du dizain un autre symbolisant avec luy en ryme platte (3) : comme tu peus voir au suivant, 1. reste EF. Les deux points précèdent le mot .ainsv dans DG ; ils sont supprimés dans EF ; ils suivent ainsy dans ABC 3. et le settiéme pareillement BC et le 7 pareillement D et le sept pareillement EF et le 6 avec le 7 pareillement G (i) Nous adoptons la ponctuation des Ed. D et G. beaucoup plus satisfaisante pour le sens. Le texte primitif ne pourrait guère s’expli- quer qu’en substituant aussv à ainsy. (2) Scève, Délie, Dizain CCCII, p. 158. (3 Cette forme a ba b b c c d c c d, considérée par M. Châtelain (p. 159) comme un cinquain suivi d’une rime plate et d’un quatrain, peut tout aussi bien être regardée comme la juxtaposition d’un cinquain et d’un sizain, ce qui constitue la forme la plus usitée du onzain (Ibid., p. 161). On la trouve déjà — parmi bien d’autres — chez Eust. Des- champs [ibid., p. 159 et sqq.), mais les ^,irts de 2" Tihétorique ne citent que des formes comportant cinq rimes différentes. Nous n’avons ren- contré aucun onzain dans les Epigrammes de Marot. Les onzains qui constituent chaque strophe des Ballades VIII, IX et XI sont construits sur cinq rimes, de même que celles des chants Royaux.