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nuant la première (elle arriva malheureusement trop tard). Maintenant, il va prendre ses dispositions pour que, même si l’on se heurte à un refus du roi de Prusse, on évite la rupture.

Et en effet, le lendemain matin, au conseil des ministres, sur la demande pressante d’Ollivier, on décide, par huit voix contre quatre, que si le roi ne veut pas s’engager pour l’avenir et se borne à approuver la renonciation, on ne poussera pas plus loin l’affaire. Par le fait, ce n’est pas du refus opposé par Guillaume à la demande de garantie, comme on le dit quelquefois, que la guerre de 1870 est sortie, mais de l’insulte à la France que Bismarck, en falsifiant le message royal, substitua au simple refus du roi.

Ce refus s’était produit dans la matinée du 13. À Benedetti, qui l’avait abordé dans une allée du parc d’Ems, Guillaume avait répondu, en termes d’ailleurs courtois, qu’il ne pouvait pas s’engager. Et comme l’ambassadeur insistait, comme ensuite, dans le courant de la journée, il voulait revenir à la charge, Guillaume lui déclarait d’abord, puis lui faisait dire par un aide de camp, qu’il n’avait rien à ajouter. De sa réponse, et de son refus de reprendre une conversation où il n’aurait pu que se répéter, il informa d’ailleurs Bismarck, le laissant libre de rendre public, s’il le jugeait à propos, le rejet de la demande de garantie.

Telle est la dépêche que Bismarck recevait d’Ems le 13 juillet, au moment de se mettre à